Composer avec la mort d’un conjoint ou d’une conjointe
On peut dire sans hésiter que peu de choses dans la vie sont plus difficiles que la perte d’un conjoint ou d’une conjointe, surtout pour une personne âgée. Pour la personne touchée, la vie normale peut sembler complètement perturbée. Ensemble, peut-être étiez-vous capables d’assurer votre autonomie. Maintenant, vous constatez qu’il est difficile d’y arriver. Même les personnes aînées qui jouissent d’une bonne santé doivent s’imposer des mises au point difficiles, maîtriser de nouvelles tâches et assumer certaines responsabilités découlant de la mort du conjoint.
Que devez-vous faire si votre conjoint ou conjointe meurt sans testament ?
Cette situation est beaucoup plus fréquente qu’on ne le croit. Certains des sondages les plus récents indiquent qu’environ 51 pour centdes Canadiens et Canadiennes n’ont pas de testament. Dans le jargon juridique, advenant leur décès, ces personnes sont réputées mourir « intestats ». Mais ce n’est pas sans espoir. Dans le cas où il y aurait une conjointe ou un conjoint survivant, et qu’il n’y a pas d’enfants, la personne survivante hérite généralement de l’ensemble des biens.
Même s’il y a des enfants, le conjoint ou la conjointe peut hériter de l’ensemble des biens ou des premiers 200 000 $, le reste étant partagé également entre les membres de la famille.
Si vous n’avez pas de testament, il est important d’y remédier. Si votre testament vise une conjointe ou un conjoint décédé, votre notaire devra le mettre à jour.
Six conseils pour développer une saine stratégie de rétablissement
Une des questions importantes concerne la durée de la période de deuil après la mort d’un conjoint ou d’une conjointe.
Malheureusement, il n’y a pas d’échéancier fixe qui détermine votre retour à un état « normal ». Chacun ou chacune vie son deuil à sa façon et à son rythme. Alors que le chagrin et le deuil peuvent paraître accablants pendant longtemps, soyez assuré qu’ils ne sont pas permanents.
Mais votre capacité de composer avec le chagrin dépend de votre propre détermination et du soutien que vous recevez de vos amis et de vos proches. Ceux-ci sont des acteurs indispensables de votre saine stratégie de rétablissement après une lourde perte.
Comment se présente cette stratégie à long terme ? Voici certains éléments importants qu’il faut garder à l’esprit :
- Accordez la priorité à votre santé personnelle. Peu importe à quel point votre expérience vous semble pénible, c’est votre santé qui est la plus éprouvée. De nombreuses études concluent que le chagrin peut être une source importante de stress qui affaiblit le système immunitaire en vous laissant encore plus vulnérables aux maladies graves. Si vous ne prenez pas garde, l’expression « mourir d’un cœur brisé » peut très bien s’avérer. Assurez-vous aussi de faire régulièrement de l’exercice, de dormir suffisamment et de suivre un régime favorisant la santé cardiaque.
- Rendez visite à votre médecin. Si votre dernière consultation date de quelque temps, prenez rendez-vous et assurez-vous que votre médecin est à jour de votre état de santé et informé de toute nouvelle maladie chronique. Rappelez-vous de faire de votre santé votre priorité, plus que jamais.
- Tendez la main et cultivez vos rapports avec la famille et les amis. Il y a des personnes de votre entourage qui se préoccupent grandement de vous. Bien que vous éprouviez une grande détresse émotionnelle, résistez à l’envie de vous isoler. Au lieu de cela, soyez ouvert, communiquez et acceptez les offres d’aide, quelles qu’elles soient.
Si vous en avez l’occasion, regardez cette brève conférence TED (en anglais) portant sur le rapport entre la présence de liens étroits entre les personnes et le bonheur et la longévité.
Éventuellement, il se pourrait qu’après la mort de votre conjoint ou conjointe, vous en veniez à chercher à établir de nouvelles relations. N’oubliez pas que vous êtes seul à décider du moment opportun. Cela pourrait prendre des mois, voire des années après une lourde perte. Certaines personnes considèrent qu’il s’agit d’un compliment envers la conjointe ou le conjoint décédé puisqu’on peut comprendre que cette relation était si réussie qu’il vaut la peine de tenter une fois de plus l’expérience.
- Évitez les changements importants, au moins pendant les six premiers mois. La perte d’une conjointe ou d’un conjoint peut donner le sentiment d’une perte totale de contrôle. Des transformations majeures comme la vente de la maison ou d’autres démarches financières majeures peuvent se révéler écrasantes et ajouter un stress au chagrin qui vous accable déjà.
- Au besoin, planifiez vos soins à long terme. La transition d’une vie à deux à une vie seule peut bouleverser votre système et votre routine. Assurez-vous que l’on prend bien soin de vous et qu’il est facile de trouver de l’aide à proximité grâce à des dispositifs technologiques comme des bracelets d’alerte médicale et des systèmes de surveillance mobile lorsque vous vous déplacez.
Enfin, soyez indulgents pour vous-même. Le chagrin appelle un effort intense et il est important que vous soyez indulgent et compatissant à votre égard.
Ne vous en faites pas pour des petites erreurs et accordez-vous des petits plaisirs ou des activités qui vous remonteront le moral.